Avec des si...journal étrange.
Mélange de tension, de douceur, de force, de féminité... Ça, c'est pour la photo dont je me suis inspiré.
Merci Monsieur Abrigo.
Et voici pour le texte.… pour vous inviter à la reflexion.
Merci Monsieur Conche.
Si j'avais eu quelque aptitude particulière...
Si j'avais eu quelque aptitude, comme au dessin (je dessine assez bien mais sans talent), à la caricature, à la peinture, à la sculpture, à la gymnastique, à la danse, à la musique ou au chant, à la poésie, quelque imagination romanesque, quelque supériorité en un sport quelconque, quelque habilité ou ingéniosité mécanique, quelque inventivité technologique, quelque facilité à apprendre les langues vivantes, quelque don à me représenter le nombre et les espaces, quelque faculté exceptionnelle d'observation, si dis-je, j'avais eu, d'une manière marquée, l'une ou l'autre de ces aptitudes, n'eussé-je pas eu la tentation de briller comme caricaturiste, ou aquarelliste, ou violoniste, ou danseur, ou chanteur ou poète, ou romancier, ou sportif, ou inventeur, ou linguiste ou [...] que sais-je ? N'eussé -je pas voulu me "faire un nom" dans tel domaine particulier devenant ainsi un homme réduit, un homme partiel ? Dénué d'aptitudes particulières, j'ai pu être un homme universel, un "honnête homme" dans le sens du XVII è siècle. Mais la philosophie ne suppose t'elle pas, dira-t-on, à la fois un intérêt pour les idées et une abstraction qui sont loin d'être, l'un et l'autre fort répandus ? Sans doute, mais l'aptitude à l'universel se distingue de toute autre aptitude particulière. Elle est liée à l'exercice, au fonctionnement même de la raison. L'incapacité des humains à la philosophie, qui est assez générale, tient à leur peu d'intérêt pour la vérité, lorsqu'elle n'est considérée que pour elle-même, en dehors de tout service. Chacun à souci de ce qui se rapporte à ses projets et des significations qui le regardent, très subsidiairement du grand problème de la signification de l'homme, cela, souvent, parce que la religion, lui ayant fourni une réponse, lui épargne de se poser la question.
Extrait de "Avec des Si ...journal etrange" de Marcel Conche
Extrait de "Avec des Si ...journal etrange" de Marcel Conche